Première « botte » du quartier NPRU des Bernardines à Issoudun, la  Maison Solaire et Solidaire est un projet frugal, en bois et paille, d’épicerie solidaire associative. Facilement mutable par son organisation et pouvant étaler ses activités sur ses petits parvis couverts, le bâtiment ne fige ni ne stigmatise aucun usage et est pensé comme la “halle” publique de ce quartier qui révèle et ancre des pratiques qui lui préexistent : des parcours et des rencontres, une solidarité et une entraide. 

Une chaleureuse couverture bardée de mélèze vient se poser sur des murs ossature bois remplis de paille. Débordant au sud, elle protège les grandes baies toute hauteur des surchauffes estivales mais permet au soleil d’entrer en hiver, de réchauffer le béton quartzé du sol et ainsi diminuer les besoins de chauffage d’un bâtiment à l’isolation digne d’une construction passive. Débordant au nord, elle protège les ouvrants hauts de ventilation naturelle de la pluie, permettant ainsi de rafraîchir le bâtiment par surventilation nocturne les nuits d’été. Débordant à l’ouest et à l’est, elle protège des ondées les ateliers extérieurs et permet les rencontres fortuites. 

Si les finitions intérieures – béton et bois sous plusieurs formes – sont laissées brutes, un détail interpelle cependant le·la visiteur·euse. Une fenêtre donne à voir les bottes de paille depuis l’intérieur du bâtiment. Une neuvième fenêtre qui ne donne pas à voir le paysage extérieur immédiat mais qui ouvre la conscience de la·du visiteur·euse sur tout l’écosystème qui a permis de construire ce refuge : ces champs et ces forêts au delà d’Issoudun, les filières agricoles et sylvicoles qu’ils animent, la faune et la flore qu’ils abritent… Une fenêtre dite “de vérité” qui participe à changer notre manière d’être au monde.